Henry Purcell – Dido & Aeneas Joyce DiDonato (Dido), Michael Spyres (Aeneas), Fatma Said (Belinda), Beth Taylor (Magicienne), Hugh Cutting (Esprit), I Pomo d’Oro, Maxim Emelyanychev
Henry Purcell – Dido & Aeneas Joyce DiDonato (Dido), Michael Spyres (Aeneas), Fatma Said (Belinda), Beth Taylor (Magicienne), Hugh Cutting (Esprit), I Pomo d’Oro, Maxim Emelyanychev
Cette version de Dido & Aeneas est une lecture complète et passionnante, alliant rigueur musicale, sens dramatique et excellence vocale. Joyce DiDonato et Michael Spyres offrent un duo saisissant, soutenu par un plateau vocal et instrumental riche et inventif. La direction d’Emelyanychev allie théâtralité et respect du style baroque, rendant chaque moment dramatique convaincant. Pour les amateurs de tragédie baroque et les mélomanes avertis, cette version est incontournable.
Erato
Note: 5/5
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Cette version de Dido & Aeneas s’impose comme une lecture moderne de référence, conjuguant profondeur émotionnelle, excellence technique et dramaturgie très soignée. Joyce DiDonato incarne une Didon tour à tour réfléchie, passionnée, enragée et résignée, où chaque nuance vocale et chaque souffle est exploité pour tracer un portrait d’une intensité rare. Son aria finale « When I am laid in earth » est bouleversante, avec des notes suspendues et une expressivité contrôlée qui laisse le silence parler autant que les mots.
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Cette version de Dido & Aeneas s’impose comme une lecture moderne de référence, conjuguant profondeur émotionnelle, excellence technique et dramaturgie très soignée. Joyce DiDonato incarne une Didon tour à tour réfléchie, passionnée, enragée et résignée, où chaque nuance vocale et chaque souffle est exploité pour tracer un portrait d’une intensité rare. Son aria finale « When I am laid in earth » est bouleversante, avec des notes suspendues et une expressivité contrôlée qui laisse le silence parler autant que les mots.
Michael Spyres, en Énée, adopte une approche plus barytonnante et distante, moins héroïque, plus vulnérable et persuadable. Cette lecture subtilement « pathétique » met en avant la tragédie du point de vue de Didon, et offre un contraste dramatique saisissant avec la grandeur de la reine de Carthage.
Les personnages secondaires bénéficient d’un luxe vocal remarquable : Fatma Said incarne une Belinda lyrique et émotionnellement impliquée, Beth Taylor campe une Magicienne imposante et théâtrale, et les autres solistes (Hugh Cutting, Laurence Kilsby, Carlotta Colombo, Alena Dantcheva, Anna Piroli) enrichissent la palette sonore avec finesse. Les sorcières, notamment, trouvent un juste équilibre entre horreur et humour, capturant le côté théâtral carnavalesque des scènes baroques.
Sous la baguette de Maxim Emelyanychev, I Pomo d’Oro déploie un orchestre précis, vif et coloré, où la virtuosité baroque se marie à une dramaturgie théâtrale. Les contrastes entre passages exaltés et moments intimes sont constamment soulignés, et les effets sonores — tonnerre, percussions, bruitages de marins et sorcières — servent à la fois l’humour et le suspense, sans jamais écraser le texte musical.
La partition est traitée dans un éventail expressif complet : du brooding de l’ouverture aux danses « Fear no danger » et « Triumphing Dance », où percussions et pizzicati apportent énergie et légèreté, jusqu’aux moments intimistes du second acte, où le continuo, les gambes et l’accompagnement discret soulignent chaque émotion. Emelyanychev sait ménager de l’espace dramatique, notamment dans le Lament final, permettant à DiDonato de suspendre ses notes avec un effet poignant.
La captation restitue parfaitement la clarté des voix et des instruments, ainsi que la richesse des textures orchestrales. Les interventions vocales et instrumentales, même les plus subtiles, sont d’une intelligibilité remarquable, permettant de suivre le développement dramatique et musical dans ses moindres détails. La balance entre chœur, continuo et solistes est soigneusement dosée, offrant une écoute immersive.
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