Giacomo Puccini – Tosca • Eleonora Buratto (Tosca) • Jonathan Tetelman (Cavaradossi) • Ludovic Tézier (Scarpia) • Orchestra e Coro dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia • Daniel Harding

Giacomo Puccini – Tosca  • Eleonora Buratto (Tosca) • Jonathan Tetelman (Cavaradossi) • Ludovic Tézier (Scarpia) • Orchestra e Coro dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia • Daniel Harding

L'enregistrement de Tosca sous la direction de Daniel Harding, avec l'orchestre et le chœur de l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia, se distingue par une distribution vocale de premier plan et une approche orchestrale ambitieuse, le tout dans un écrin sonore somptueux offert par Deutsche Grammophon.
















Deutsche Grammophon
Note : 4,5/5

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Daniel Harding adopte une lecture ample et détaillée, mettant en avant les couleurs orchestrales et la dimension dramatique de l'œuvre. Son approche analytique permet d’entendre des détails souvent noyés dans la densité orchestrale, avec une attention particulière portée aux transitions harmoniques et aux textures. Certains saluent une clarté exceptionnelle et une tension dramatique finement ciselée, tandis que d'autres regrettent des tempos parfois étirés, qui tendent à alourdir certains moments de l’action, notamment dans le premier acte. Le troisième acte, en revanche, bénéficie d’une atmosphère nocturne magnifiquement rendue, avec une gradation émotionnelle remarquable.

Eleonora Buratto incarne une Tosca intense et nuancée. Son timbre chaleureux et sa technique solide lui permettent d’affronter sans peine les défis du rôle, notamment dans « Vissi d’arte », où son legato expressif et son sens dramatique sont indéniables. Certains auditeurs auraient toutefois souhaité davantage de feu et de mordant dans son incarnation, particulièrement face à un Scarpia aussi imposant que celui de Ludovic Tézier.

Jonathan Tetelman, en pleine ascension, confirme ici qu’il est l’un des ténors les plus prometteurs de sa génération. Son Cavaradossi séduit par un chant solaire et une émission généreuse, avec des aigus éclatants et un phrasé élégant. Si son interprétation est d’une belle sincérité, quelques critiques notent une relative uniformité dans les nuances dynamiques, qui pourrait nuancer davantage son portrait du peintre passionné.

Ludovic Tézier est sans conteste l’un des atouts majeurs de cet enregistrement. Son Scarpia, aristocratique et vénéneux, impose une présence vocale impressionnante. La richesse du timbre et la maîtrise du legato confèrent à son incarnation une noirceur raffinée, évitant les excès de brutalité que d’autres interprétations ont parfois privilégiés. Si certains auditeurs auraient aimé une approche plus incisive dans le premier acte, son affrontement avec Tosca au second acte reste un sommet de tension dramatique.

L’orchestre de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia brille par sa précision et sa palette sonore luxuriante. Les cordes sont particulièrement mises en valeur, conférant une densité harmonique et une sensualité accrues aux passages lyriques. La prise de son, d’une ampleur cinématographique, met en relief la dynamique de l’orchestre tout en équilibrant subtilement les voix et l’instrumentation. Quelques réserves ont toutefois été émises quant à certains effets sonores, comme les coups de feu du dernier acte, qui semblent légèrement en décalage avec la puissance dramatique du moment.

Cet enregistrement de Tosca s’impose comme une version de grande envergure, bénéficiant d’une direction orchestrale ambitieuse, d’une distribution solide et d’une réalisation sonore de premier ordre. Si quelques choix de tempo et certaines nuances dramatiques peuvent diviser, la qualité intrinsèque des interprètes et la richesse de l’interprétation en font une référence contemporaine pour les amateurs du chef-d’œuvre de Puccini.

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