György Ligeti – Violin Concerto, Concert Românesc, Piano Concerto - Isabelle Faust (violon), Jean-Frédéric Neuburger (piano), Les Siècles, François-Xavier Roth

György Ligeti – Violin Concerto, Concert Românesc, Piano Concerto - Isabelle Faust (violon), Jean-Frédéric Neuburger (piano), Les Siècles, François-Xavier Roth

Cet enregistrement s’adresse aux amateurs de musique contemporaine désireux de découvrir ou redécouvrir l’univers vibrant et exigeant de Ligeti et Kurtág, interprété par des artistes techniquement irréprochables et expressivement audacieux.

Harmonia Mundi, HMM905382

Note: 4,5/5

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Cet enregistrement constitue une plongée fascinante dans l’univers contrasté de György Ligeti. Le programme juxtapose le Violin Concerto (1993), le Piano Concerto (1985–1988), le Concert Românesc (1951) et deux pièces du cycle Aus der Ferne de Kurtág. Isabelle Faust, Jean-Frédéric Neuburger et Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth offrent une interprétation techniquement brillante, audacieuse et profondément engagée.

Le Violin Concerto se distingue comme un sommet dramatique de l’album. Faust y déploie une palette expressive extrême, allant du quasi-détimbrage à l’explosion sonore, et reproduit les effets des flûtes et de l’ocarina avec un réalisme saisissant dans la cadence finale. Son engagement est indéniable, et le phrasé reste impeccablement maîtrisé. La lecture rappelle l’énergie et l’intensité d’une improvisation contrôlée, où chaque participant contribue à un dialogue tendu, presque compétitif, avec le soliste. Certains critiques relèvent toutefois une balance violon-ensemble discutables, la captation favorisant parfois le soliste au détriment de la cohésion orchestrale.

Le Piano Concerto, interprété par Neuburger, privilégie une approche rythmique et percussive, respectant la complexité métrique de Ligeti mais parfois au prix d’une fluidité moindre comparée à des références historiques. Les passages rapides et chaotiques, notamment le Vivace cantabile, impressionnent par leur virtuosité et leur énergie, malgré une sensation de rigueur mécanique.

Le Concert Românesc, plus ancien et plus coloré, révèle la facette populaire et mélodique de Ligeti, avec des nuances allant de la mélancolie à la vivacité des danses hongroises. Entre ces œuvres, les pièces de Kurtág (Aus der Ferne III et V) apportent un contraste introspectif, traduisant avec économie et tension la complexité expressive du compositeur contemporain hongrois.

La prise de son, moderne et détaillée, met en valeur la précision technique et la richesse des textures, mais accentue parfois le déséquilibre entre solistes et orchestre. Néanmoins, l’album offre une perspective captivante sur la diversité stylistique de Ligeti, alliant puissance, subtilité et engagement dramatique.

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