Sparklight - Jaëll, Liszt - Célia Oneto Bensaid, Débora Waldman, Orchestre national Avignon-Provence
Sparklight - Jaëll, Liszt - Célia Oneto Bensaid, Débora Waldman, Orchestre national Avignon-Provence
Cet enregistrement n’est peut-être pas une révélation absolue, mais il ouvre une porte bienvenue sur le répertoire de Marie Jaëll et constitue une pierre précieuse dans le paysage discographique.
Nomad Music
Note : 4/5
Visionner le teaser vidéo
Acheter cet album
Accéder à la chaîne Altea Media I Love TV
Réunir sur un même album le Concerto en ré mineur de Marie Jaëll et le Concerto en mi bémol majeur de Franz Liszt est une proposition aussi audacieuse que séduisante. En confiant l’interprétation à la pianiste Célia Oneto Bensaid et à la cheffe d’orchestre Débora Waldman à la tête de l’Orchestre national Avignon-Provence, ce projet offre un éclairage fascinant sur deux univers romantiques complémentaires, unis par une même recherche d’éclat et d’intensité.
Célia Oneto Bensaid y apporte une lecture habitée, nuancée, où chaque phrase semble pensée pour exalter la singularité harmonique de l’œuvre. La puissance de son toucher s’accompagne d’une palette de couleurs qui magnifie la poésie mélancolique de l’Adagio central. Toutefois, certains pourront regretter une approche qui privilégie la spontanéité à une construction plus architecturée du discours musical. L’orchestre, dirigé avec précision et sens du détail par Débora Waldman, soutient avec éclat la soliste, même si l’on aurait pu souhaiter par moments un accompagnement plus ciselé dans la dynamique globale.
Le Concerto en mi bémol majeur de Liszt bénéficie d’une interprétation techniquement irréprochable. Célia Oneto Bensaid y démontre une maîtrise éclatante, maîtrisant les traits les plus périlleux avec une aisance confondante. L’énergie déployée dans les passages les plus virtuoses ne se fait jamais au détriment de la clarté et de la musicalité, et l’osmose entre la soliste et l’orchestre fonctionne sans accroc.
Cependant, cette approche pourrait sembler un peu trop lisse pour certains auditeurs en quête d’une lecture plus aventureuse ou dramatique. Si la brillance est indéniable, on aurait aimé plus de prises de risque dans les contrastes ou une recherche plus affirmée du caractère orchestral foisonnant que Liszt insuffle à son écriture.
Servant de trait d’union entre les deux concertos, la Méphisto-Valse n°3 de Liszt est jouée avec une intensité fiévreuse. L’interprétation capte l’esprit démoniaque de l’œuvre et met en avant son caractère fantasque, bien que certaines transitions auraient pu être davantage sculptées pour accentuer la narration musicale.
Sur le plan technique, l’album bénéficie d’une prise de son claire et bien équilibrée, mettant en valeur à la fois le piano et l’orchestre. On aurait toutefois souhaité une captation plus immersive, notamment dans certains passages orchestraux où la texture sonore manque parfois de profondeur.
"Sparklight" brille par la mise en valeur du Concerto de Marie Jaëll, qui constitue sans doute le plus bel atout de ce programme. Célia Oneto Bensaid y affirme un jeu expressif et habité, qui donne à cette œuvre une envergure nouvelle. Dans Liszt, si la performance est techniquement impeccable, elle demeure un peu sage, sans surprise majeure. L’Orchestre national Avignon-Provence et Débora Waldman assurent une direction solide et investie, bien que parfois en retrait dans les contrastes et le relief.
Visionner le teaser vidéo
Acheter cet album
Accéder à la chaîne Altea Media I Love TV
Commentaires
Enregistrer un commentaire