W. A. Mozart - Requiem K.626 et autres œuvres - Pygmalion, Raphaël Pichon
W. A. Mozart - Requiem K.626 et autres œuvres - Pygmalion, Raphaël Pichon
Un enregistrement élégant et profond, porté par une direction érudite et des musiciens de premier ordre, mais qui aurait parfois gagné à prendre plus de risques émotionnels.
Harmonia Mundi HMM332729
Note : 4/5
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Le Requiem K.626 de Mozart reste une œuvre fascinante, auréolée de mystère et de légendes. Avec cet enregistrement, Raphaël Pichon et l’ensemble Pygmalion offrent une lecture réfléchie et ambitieuse, intégrant des œuvres complémentaires pour mieux cerner le contexte spirituel et musical de la fin de vie du compositeur.
Raphaël Pichon s’efforce de replacer le Requiem dans une fresque musicale plus large. En intégrant des pièces moins connues de Mozart ou de ses contemporains, il propose une sorte de méditation sur la mort et la transcendance. Ce choix confère une profondeur singulière au programme, mais pourrait dérouter ceux qui attendent une interprétation plus classique et directe.
Le chœur Pygmalion impressionne par sa précision et sa clarté. Les passages complexes, tels que le Kyrie ou le Sanctus, bénéficient d’une articulation fine et d’un élan dramatique contrôlé. Le contraste entre la majesté des sections chorales et l’intimité des moments solistes est bien mis en valeur, même si certains auditeurs pourraient souhaiter un peu plus d’ampleur dans les moments les plus lyriques.
Du côté des solistes, les performances sont globalement remarquables. La soprano brille par la pureté et l’émotion qu’elle insuffle à ses lignes mélodiques. La mezzo et le baryton ajoutent une densité dramatique bien dosée, tandis que le ténor, précis et élégant, manque parfois d’un souffle plus héroïque pour s’imposer pleinement.
L’orchestre se distingue par une approche à la fois raffinée et incisive. Les cordes offrent un soutien chaleureux et texturé, tandis que les vents, souvent essentiels dans Mozart, se montrent particulièrement expressifs. Le tout est porté par une direction qui privilégie la nuance et la clarté structurelle.
Raphaël Pichon choisit ici une approche relativement contenue. Les passages les plus poignants, comme le Lacrimosa, manquent parfois de cette ferveur viscérale qui rend cette œuvre si universellement émouvante. Ce choix d’une certaine retenue apporte une noblesse indéniable mais pourrait sembler trop cérébral pour certains. À l’inverse, cette épure convient parfaitement à des mouvements comme l’Introitus, où la solennité est mise en avant avec élégance.
Harmonia Mundi propose, comme à son habitude, une prise de son d’une qualité exceptionnelle. L’équilibre entre chœur, solistes et orchestre est idéal, avec une belle restitution de l’acoustique qui ajoute une dimension presque sacrée à l’écoute. Chaque détail est parfaitement audible, sans jamais perdre la cohésion globale.
Conclusion
Ce Requiem par Pygmalion et Raphaël Pichon n’est pas une simple exécution d’une œuvre mythique, mais un projet musical réfléchi et dense. Si certains choix interprétatifs peuvent diviser – notamment la retenue émotionnelle dans les moments les plus chargés –, la qualité globale de l’interprétation et la richesse du programme en font une version incontournable pour ceux qui recherchent une approche différente de ce chef-d’œuvre.
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