Falcon - Aleksandra Kurzak, Morphing Chamber Orchestra, dir. Bassem Akiki

Falcon - Aleksandra Kurzak, Morphing Chamber Orchestra, dir. Bassem Akiki

Falcon est un enregistrement qui, malgré quelques réserves, mérite d’être saluée pour son originalité et son interprétation d’une grande qualité.

Aparté AP353
Note : 4/5

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Avec Falcon, Aleksandra Kurzak rend hommage à Cornélie Falcon, célèbre cantatrice du XIXe siècle qui a marqué l’histoire de l’opéra par sa voix à la fois puissante et expressive. Ce clin d’œil historique donne le ton à un enregistrement où la soprano explore, avec une audace remarquable, un répertoire varié et exigeant. Accompagnée par le Morphing Chamber Orchestra sous la direction inspirée de Bassem Akiki, Kurzak propose une aventure musicale où tradition et innovation s’entrelacent.

Le choix du titre ne doit rien au hasard : comme son illustre prédécesseure, Kurzak navigue ici entre virtuosité et émotion, tout en affirmant sa singularité. Le programme de l’album mêle des airs classiques revisités à des pièces plus contemporaines, offrant une palette sonore riche et diversifiée.

Cet éclectisme, bien que séduisant, peut parfois sembler déroutant. Si certains morceaux brillent par leur intensité et leur expressivité, d’autres, plus expérimentaux, peinent à trouver leur place dans l’ensemble. Ce parti pris audacieux témoigne cependant d’un engagement artistique sincère et d’une volonté de surprendre.

La voix d’Aleksandra Kurzak, riche et lumineuse, est capturée ici dans toute sa splendeur. Sa maîtrise technique impressionne, tout comme son sens du phrasé et de la nuance. Dans les pièces les plus lyriques, elle déploie un éventail d’émotions avec une précision et une clarté remarquables.

Cependant, dans les passages plus dramatiques, on aurait aimé ressentir davantage de tension et de passion. Si la perfection vocale est indéniable, elle manque parfois de cet éclat brut qui rend une interprétation inoubliable.

Le Morphing Chamber Orchestra, dirigé avec finesse par Bassem Akiki, offre un accompagnement d’une grande élégance. Les orchestrations, discrètes mais soignées, mettent en valeur les qualités vocales de Kurzak tout en apportant une atmosphère délicate et immersive.

Néanmoins, on peut regretter que l’orchestre reste parfois trop en retrait, là où une approche plus affirmée aurait pu intensifier certains moments clés. Ce choix semble volontaire, mais il risque de laisser certains auditeurs sur leur faim.

Avec Falcon, Aleksandra Kurzak signe un hommage à la fois personnel et audacieux à une figure légendaire du chant lyrique. Si l’album peut manquer d’unité, il témoigne d’une recherche artistique sincère et offre des instants de grande beauté. Les mélomanes y trouveront une soprano au sommet de sa maturité vocale, soutenue par un orchestre à la hauteur de ses ambitions.

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