Bach : Chorals de Leipzig (2e partie) & Chorals Schübler – Orgue Schnitger de la Martinikerk, Groningue - Masaaki Suzuki
Bach : Chorals de Leipzig (2e partie) & Chorals Schübler – Orgue Schnitger de la Martinikerk, Groningue - Masaaki Suzuki
Pour les amateurs de Bach spirituel, de timbres historiques magnifiquement captés, et de lectures maîtrisées sans artifice, c’est une parution incontournable.
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L’intégrale des œuvres pour orgue de Bach par Masaaki Suzuki, entreprise patiemment depuis plusieurs années, franchit avec ce septième volume un palier artistique majeur, marquant pour beaucoup de connaisseurs l’un des plus hauts sommets de la série à ce jour.
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L’intégrale des œuvres pour orgue de Bach par Masaaki Suzuki, entreprise patiemment depuis plusieurs années, franchit avec ce septième volume un palier artistique majeur, marquant pour beaucoup de connaisseurs l’un des plus hauts sommets de la série à ce jour.
L’essentiel de ce disque repose sur la seconde moitié des chorals dits de Leipzig, véritable testament spirituel de Bach pour l’orgue. Suzuki y déploie une approche qui frappe par sa sobriété expressive, son contrôle formel impeccable et son sens aigu de la structure contrapuntique. Ici, tout est affaire de retenue maîtrisée : le discours musical progresse avec une logique implacable, sans pathos excessif ni surcharge rhétorique. Suzuki choisit presque systématiquement des tempi modérés, qui laissent respirer la polyphonie et mettent en valeur la richesse des textures, tout en évitant toute lourdeur systémique.
Cette réserve interprétative pourrait, chez d'autres organistes, engendrer un certain détachement ou un manque d'engagement émotionnel. Or chez Suzuki, elle devient source d’une intense intériorité. Le propos se fait moins démonstratif que chez un Helmut Walcha ou un Ton Koopman, mais s’inscrit avec une authenticité et une humilité devant la musique qui confinent à l’épure spirituelle.
Le choix de l’instrument est, une fois encore, décisif. L’orgue Arp Schnitger de la Martinikerk de Groningue, restauré par Jürgen Ahrend, offre ici une palette timbrique d’une noblesse inouïe. Les flûtes chantantes, les anches expressives et les pleins-jeux d’une clarté éclatante servent magnifiquement le propos de l’interprète. La prise de son, toujours aussi exemplaire chez BIS, respecte parfaitement les équilibres naturels de l’instrument et restitue toute la dynamique du vent et le grain des tuyaux, sans artifice ni compression excessive.
Certains détails sonores, comme les légers bruits de mécanique audibles dans les mouvements plus articulés (Kommst du nun, Jesu, vom Himmel herunter BWV 650, par exemple), rappellent au passage que nous sommes ici face à un instrument historique, et non à un artefact de studio aseptisé.
Dans les Chorals Schübler, Suzuki montre qu’il sait aussi animer le discours avec plus de légèreté. Sa lecture conserve le souvenir orchestral des cantates dont ils sont issus, sans tomber dans une imitation forcée des couleurs instrumentales. La vitalité rythmique de Ach, bleib bei uns BWV 649, ou la souplesse mélodique de Kommst du nun BWV 650, témoignent d’une belle capacité à faire respirer la musique dans un cadre pourtant très contrôlé.
Dans ce programme très méditatif, certains auditeurs habitués à des lectures plus théâtrales de ces chorals (chez Alain ou même Isoir dans ses moments les plus lyriques) pourraient trouver à redire : la monumentalité n’est jamais recherchée pour elle-même, la dynamique expressive reste contenue, presque ascétique par instants. Le Komm, Gott Schöpfer BWV 667 en particulier, pourrait sembler manquer de souffle et de grandeur dans sa progression.
De même, la continuité stylistique voulue par Suzuki, qui cherche à faire de ce programme un parcours spirituel homogène, conduit parfois à une certaine uniformité de ton. Ce n’est pas ici le Bach du jaillissement dramatique ou de la rhétorique éclatante. C’est un Bach contemplatif, intériorisé, profondément "luthérien" dans son dépouillement et sa foi musicale en l’essentiel.
Ce volume 7 de l’intégrale Suzuki s’impose comme l’un des plus beaux jalons discographiques de ces dernières années dans le domaine de l’orgue de Bach. Par son équilibre stylistique, son art de la nuance, son respect du texte et la splendeur sonore de l’instrument, cet enregistrement se situe sans conteste dans le peloton de tête des grandes références modernes, aux côtés des grands maîtres historiques.
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