Dies Irae - Liszt · Rachmaninoff - Marcello/Bach - Dmitry Masleev, Orchestre Symphonique Svetlanov
Dies Irae - Liszt · Rachmaninoff - Marcello/Bach - Dmitry Masleev, Orchestre Symphonique Svetlanov
Dans cet album, Dmitry Masleev prouve qu’il est un virtuose incontestable, mais sa lecture de ces grandes œuvres manque souvent de la profondeur et de la rigueur qui auraient permis de les élever au niveau auquel elles aspirent. L’orchestre, bien qu'habilement dirigé, souffre de nombreux défauts dans la gestion des textures et des dynamiques, et certaines œuvres, notamment la Rhapsodie Espagnole, semblent inutilement alourdies par des arrangements maladroits. Les fans de Masleev apprécieront sans doute sa technique impeccable, mais les mélomanes les plus avertis seront déçus par le manque de tension, de mysticisme et de profondeur qui caractérisent les grandes œuvres de Liszt et Rachmaninoff.
Aparté AP384
Note : 2,5/5
L'enregistrement de Dmitry Masleev dans le cadre de ce programme ambitieux mêlant Liszt et Rachmaninoff laisse une impression mitigée, malgré la virtuosité évidente du pianiste. Dans cette version de Totentanz de Liszt et de la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninoff, l’interprétation semble manquer de la profondeur émotionnelle et de la rigueur stylistique nécessaires pour rendre justice à ces œuvres imposantes.
La Totentanz, avec son célèbre motif en plain-chant du Dies Irae, est une œuvre qui se prête à une interprétation dramatique et intense, mais ici, le résultat est plutôt décevant. Dès les premières mesures, l'orchestre, sous la direction de Dmitry Masleev, peine à capturer la puissance du morceau. Le jeu orchestral apparaît trop en retrait et manque de force, rendant l’équilibre avec le piano, pourtant un défi en soi, encore plus difficile à atteindre. L'Orchestre Symphonique Svetlanov semble ainsi plutôt prosaïque, avec des timbres souvent ingrats et des cordes qui ne parviennent pas à soutenir les envolées du piano. La direction de Masleev, semble « improvisée », et se caractérise par un excès de ralentis et d’accélérations, ce qui déséquilibre les moments plus mystiques de la partition. La grande austérité que l’œuvre exige se voit ici remplacée par une approche trop expressive, ce qui nuit à l’impact dramatique du Totentanz.
L’arrangement de la Rhapsodie Espagnole pour piano et orchestre à cordes par Petukhov est une tentative malheureuse de donner une nouvelle vie à cette œuvre. L’orchestration semble vulgaire et accentue la sentimentalité excessive de la composition. Le résultat est une lecture qui, loin de sublimer la pièce, semble renforcer ses aspects les plus superficiels. La réduction orchestrale ne fait qu’appuyer la faiblesse de l’arrangement, et le piano, bien que techniquement bien exécuté, échoue à apporter l’intensité nécessaire.
Le programme se clôt sur une note plus calme avec l’Adagio de Marcello, arrangé par Bach, qui permet à Masleev de déployer toute la richesse de son jeu pianistique. La délicatesse de l’interprétation offre quelques instants de beauté pure, mais cette touche de lyrisme semble quelque peu déconnectée du reste du programme. Cette pièce, bien que techniquement brillante, apparaît comme un ajout inapproprié à un enregistrement autrement perturbé par un manque de direction artistique cohérente.
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