Richard Wagner: Götterdämmerung - Alain Altinoglu - Pierre Audi - La Monnaie - Bruxelles

Richard Wagner: Götterdämmerung - Alain Altinoglu - Pierre Audi - La Monnaie - Bruxelles

Cette production de Götterdämmerung à La Monnaie clôt un cycle du Ring marqué par des évolutions et des remous, mais qui trouve ici un aboutissement satisfaisant. Si la mise en scène de Pierre Audi reste dans un registre sûr et relativement conventionnel, l’excellence orchestrale et l’engagement des interprètes font de cette soirée un moment wagnérien de haute tenue.










La Monnaie / De Munt
Note : 4/5


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Le cycle du Ring de Richard Wagner s'achève à La Monnaie avec Götterdämmerung, ultime étape d'une aventure lyrique aussi ambitieuse que tumultueuse. Après les controverses ayant entouré les premières parties du projet, notamment le départ de Romeo Castellucci, Pierre Audi prend le relais pour ce crépuscule des dieux attendu avec impatience par les wagnériens avertis.

Pierre Audi opte pour une approche qui se veut à la fois classique et visuellement spectaculaire. Les décors offrent un univers sculptural, composé de monolithes flottants et de structures imposantes qui confèrent à la scène une atmosphère à la fois minimaliste et mystique. L'utilisation de la vidéo apporte une dimension onirique supplémentaire, même si certaines projections peuvent sembler superflues.

Les costumes oscillent entre modernité et tradition, donnant à l'ensemble un côté intemporel qui sied bien à l'univers wagnérien. Si cette vision esthétiquement aboutie, elle reste dans un cadre relativement sage, loin des audaces récentes que certains metteurs en scène ont pu proposer pour cet opéra.

Alain Altinoglu, désormais familier de la fosse de La Monnaie, imprime à l’Orchestre symphonique une direction d’une précision et d’une tension dramatique remarquables. Son interprétation de la partition wagnérienne se démarque par une transparence exemplaire des textures orchestrales et un art du phrasé qui met en valeur chaque motif leitmotivique.

On note également un équilibre parfait entre la fosse et la scène, permettant aux voix de se déployer sans jamais être couvertes. La scène finale de l'immolation de Brünnhilde, en particulier, atteint une intensité bouleversante, où chaque note semble résonner comme un adieu à un monde en train de s’effondrer.

Si la direction musicale fait l’unanimité, la distribution vocale présente quelques disparités. Ingela Brimberg, dans le rôle exigeant de Brünnhilde, impressionne par son endurance et sa présence scénique. Toutefois, certaines duretés dans l’aigu et une projection parfois tendue nuisent à la plénitude de son interprétation.

Bryan Register, en Siegfried, peine à convaincre pleinement. Si l’engagement est indéniable, la voix manque de moelleux et la ligne de chant se trouve parfois mise à rude épreuve par l’exigence du rôle. En revanche, Ain Anger en Hagen se révèle impérial, déployant des graves abyssaux et une autorité vocale qui en font l’une des grandes satisfactions de la soirée.

Andrew Foster-Williams campe un Gunther efficace, mais relativement effacé, tandis que Scott Hendricks offre un Alberich habilement nuancé. Anett Fritsch (Gutrune) et Nora Gubisch (Waltraute) apportent une belle couleur vocale à leurs rôles respectifs.

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