Rita Strohl, Une Compositrice de la Démesure - Volume 2 - Musique de Chambre

Rita Strohl, Une Compositrice de la Démesure -  Volume 2 - Musique de Chambre

Un disque essentiel pour les amateurs de musique de chambre et une nouvelle étape dans la reconnaissance d’une compositrice à redécouvrir absolument.
















La Boîte à Pépites
Note : 4.5/5

 

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Avec le deuxième volume d’Une Compositrice de la Démesure, le label La Boîte à Pépites continue de mettre en lumière l’œuvre d’une compositrice au génie trop longtemps oublié : Rita Strohl. Ce double album regroupe une sélection d’œuvres de musique de chambre, écrites entre 1884 et 1903, qui témoignent d’un langage unique, entre romantisme tardif et audaces pré-impressionnistes. Ce projet ambitieux est porté par des interprètes de haut vol, capables de donner vie à la richesse et à la profondeur émotionnelle de cette musique.

La Grande Fantaisie-Quintette (1886) : un monument de la musique de chambre
Ce quintette pour piano et cordes s’impose dès le premier mouvement (Moderato maestoso) par son souffle épique et sa densité émotionnelle. Le jeu de Shuichi Okada, Alexandre Pascal, Léa Hennino, Héloïse Luzzati et Célia Oneto Bensaid allie grandeur et subtilité. L’Intermezzo apporte un moment de calme introspectif, avant de céder place au Thème et variations, une fresque sonore qui illustre pleinement la capacité de Strohl à transformer un matériau mélodique simple en un univers foisonnant.

Le Septuor en ut mineur (1890) : une conversation orchestrale
D’une durée de 21 minutes, ce septuor pour piano, cordes et contrebasse est l’une des œuvres les plus complexes et captivantes du programme. Le Moderato initial, ample et profond, donne le ton. Le Scherzo leggiero, avec son écriture brillante et aérienne, est suivi par une Romance d’une beauté envoûtante, presque mystique. Le Final, vif et jubilatoire, conclut l’œuvre avec éclat.

Arlequin et Colombine (1898) : une miniature pleine de charme
Ce trio pour piano, violoncelle et clarinette se distingue par son écriture légère et théâtrale. Les trois mouvements, de l’Allegretto quasi andantino à l’Allegro alla burlesca, tracent une fresque sonore pleine de grâce et d’espièglerie. Nicolas Baldeyrou, Aurélien Pascal et Tanguy de Williencourt insufflent à cette œuvre une vitalité et une fraîcheur remarquables.

Le Quatuor pour piano et cordes (1891) : une œuvre colossale
Avec ses 33 minutes, ce quatuor est une démonstration magistrale de la maturité de Strohl. Chaque mouvement brille par son originalité : l’Andante – Allegro con moto offre une ouverture grandiose, tandis que l’Andante déploie une sérénité contemplative. Le Scherzo, rapide et nerveux, précède un Thème et variations final qui déploie une richesse harmonique et texturale impressionnante.

Le Premier Trio en sol mineur (1884) déploie une expressivité juvénile et passionnée. L’Adagio cantabile, véritable prière musicale, atteint des sommets d’intensité. Ce trio est équilibré par le Deuxième Trio en ré mineur (1888), plus sombre et introspectif, où l’Andante très lent et très mystérieux se démarque par ses harmonies audacieuses.

Le Quatuor à cordes (1885) : une architecture parfaite
Composé pour deux violons, alto et violoncelle, ce quatuor en cinq mouvements est une véritable fresque sonore. Du Thème et variations à l’Andante empreint de gravité, chaque partie révèle une inventivité qui rivalise avec les grandes œuvres de l’époque. Le Quatuor Dutilleux en donne une interprétation lumineuse, rendant justice à la complexité de l’écriture.

Musiques sur l’eau (1903) : l’éveil des éléments
Cette suite pour piano solo est une invitation à la contemplation. Jeux de naïades scintille sous les doigts de Célia Oneto Bensaid, tandis que la Barcarolle évoque des paysages aquatiques mélancoliques. Orage, pièce finale, déchaîne une force impressionnante, préfigurant les grandes œuvres orchestrales du XXe siècle.

Solitude. Rêverie (1897) : une miniature poétique
Cette pièce pour piano et violoncelle (ou violon) est un moment suspendu dans le temps. Héloïse Luzzati et Célia Oneto Bensaid en donnent une lecture intime et touchante, mettant en lumière la simplicité bouleversante de cette rêverie.

Le soin apporté à la prise de son, la cohésion des interprètes et l’excellence de leur technique servent magnifiquement la musique de Strohl. Chaque détail, chaque nuance est mis en valeur, permettant d’apprécier pleinement la richesse de ces compositions.

Avec ce deuxième volume, Rita Strohl s’affirme comme une voix incontournable de la musique de chambre. Sa capacité à marier lyrisme, profondeur et audace harmonique en fait une compositrice de premier plan, injustement négligée par l’histoire. Grâce au travail de La Boîte à Pépites et de ces interprètes talentueux, son œuvre retrouve enfin la lumière qu’elle mérite.

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