Gustav Mahler – Symphonie n°7 - Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks - Sir Simon Rattle

Gustav Mahler – Symphonie n°7 - Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks - Sir Simon Rattle

Ce Mahler 7 est donc une réussite indiscutable sur le plan technique et sonore, mais son approche mesurée et sa perfection formelle en feront une version de choix pour certains, tandis que d’autres pourraient lui préférer des interprétations plus tranchantes et viscérales.
















BR-KLASSIK CD 900225
Note : 4/5


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Sir Simon Rattle poursuit son cycle Mahler avec une nouvelle lecture de la
Symphonie n°7, œuvre souvent considérée comme une énigme dans le corpus mahlérien. Cette interprétation, portée par un orchestre d’une virtuosité absolue, impressionne par sa maîtrise technique et sa sonorité somptueuse, mais soulève aussi des interrogations quant à certains choix interprétatifs.

Dès les premières mesures, la qualité instrumentale du Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks s’impose avec éclat. La profondeur des cordes, la finesse des bois et la puissance des cuivres offrent une richesse sonore remarquable. L’équilibre entre les pupitres est exemplaire, et la prise de son met en valeur chaque détail de cette orchestration foisonnante. Le premier mouvement, aux contrastes marqués, bénéficie d’une exécution d’une clarté saisissante, même si certaines inflexions rythmiques et l’usage du rubato peuvent atténuer le caractère haletant de la partition.

Les mouvements intermédiaires révèlent un travail d’orfèvre. La première Nachtmusik, à la fois mystérieuse et élégiaque, est superbement construite, avec des jeux d’écho subtils entre les différents pupitres. La deuxième Nachtmusik, plus intime, atteint un niveau de lyrisme rare, en particulier dans son passage central dominé par les cors. Le Scherzo, souvent décrit comme une danse spectrale, est ciselé avec une précision absolue, mais son côté surnaturel semble parfois trop maîtrisé, là où d’autres chefs y insufflent davantage de tension et d’inquiétante étrangeté.

Le dernier mouvement, souvent perçu comme un assemblage disparate de motifs hétéroclites, est ici restitué avec une grande cohérence narrative. L’énergie jubilatoire de cette grande fête sonore, où Mahler semble laisser libre cours à un esprit carnavalesque, est magnifiquement portée par une direction à la fois rigoureuse et exaltante. L’interprétation évite l’écueil d’un final chaotique et met en valeur les dialogues étincelants entre les pupitres. L’apothéose orchestrale est éclatante, portée par des cuivres triomphants et une dynamique irréprochable.

Si cet enregistrement impressionne par sa perfection orchestrale et sa splendeur sonore, il pourrait cependant diviser les amateurs de Mahler. Là où certains chefs optent pour une approche plus âpre et dramatique, Rattle privilégie une vision fluide et structurée, parfois au détriment de la tension inhérente à cette partition fascinante. Ceux qui recherchent une intensité brute et une théâtralité exacerbée risquent de rester sur leur faim, tandis que les adeptes d’une lecture lumineuse et élégante y trouveront une référence de premier plan.

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