Carl Orff, Carmina Burana - Paavo Järvi, Tonhalle-Orchester Zürich, Alina Wunderlin, Max Emanuel Cencic, Russell Braun, Zürcher Sängerknaben, Zürcher Sing-Akademie
Carl Orff, Carmina Burana - Paavo Järvi, Tonhalle-Orchester Zürich, Alina Wunderlin, Max Emanuel Cencic, Russell Braun, Zürcher Sängerknaben, Zürcher Sing-Akademie
Un enregistrement qui séduit par sa précision et son esthétique sonore, mais qui peine à embrasser toute la démesure et l’exubérance de cette œuvre mythique.
Alpha Classics ALPHA1031
Note : 4/5
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Le chef Paavo Järvi et le Tonhalle-Orchester Zürich s’attaquent à l’un des piliers du répertoire choral du XXe siècle : Carmina Burana. Enregistrée sur le prestigieux label Alpha Classics, cette interprétation réunit des solistes de renom (Alina Wunderlin, Max Emanuel Cencic, Russell Braun) et deux chœurs suisses d’exception : les Zürcher Sängerknaben et la Zürcher Sing-Akademie. Une promesse d’excellence ? Pas tout à fait. Si l’ensemble séduit par certains aspects, des choix interprétatifs divisent.
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Le chef Paavo Järvi et le Tonhalle-Orchester Zürich s’attaquent à l’un des piliers du répertoire choral du XXe siècle : Carmina Burana. Enregistrée sur le prestigieux label Alpha Classics, cette interprétation réunit des solistes de renom (Alina Wunderlin, Max Emanuel Cencic, Russell Braun) et deux chœurs suisses d’exception : les Zürcher Sängerknaben et la Zürcher Sing-Akademie. Une promesse d’excellence ? Pas tout à fait. Si l’ensemble séduit par certains aspects, des choix interprétatifs divisent.
Le travail du Tonhalle-Orchester Zürich est absolument remarquable. Sous la baguette experte de Paavo Järvi, les textures orchestrales brillent d’une limpidité rare, rendant justice à la richesse rythmique et harmonique de l’œuvre. Les percussions, essentielles dans Carmina Burana, sont incisives et dynamiques, sans sombrer dans l’excès, tandis que les cordes apportent une profondeur émotionnelle bienvenue, notamment dans des passages plus contemplatifs comme In trutina.
La direction de Järvi mise sur une lecture plus fine et moins spectaculaire que d’autres enregistrements célèbres, tels que celui d’Eugen Jochum (DG, 1967) ou de Riccardo Muti (EMI, 1979). Cette approche, bien que plus analytique, confère une fraîcheur appréciable, mais elle risque de décevoir ceux qui attendent une ferveur sauvage et viscérale.
Alina Wunderlin (soprano) charme avec une voix cristalline et un phrasé délicat dans In trutina et Dulcissime. Elle allie pureté et expressivité, un point unanimement salué par la critique.
En revanche, Max Emanuel Cencic (contre-ténor) divise. Si certains louent la virtuosité de son Olim lacus colueram, d’autres regrettent un manque de chaleur et une diction peu incisive. La couleur vocale, certes unique, semble parfois hors contexte dans une œuvre aussi charnelle.
Russell Braun (baryton) offre une prestation solide, mais sans atteindre l’intensité dramatique de ses illustres prédécesseurs. Sa Estuans interius manque de mordant, mais son Dies, nox et omnia est empreint d’une poésie inattendue.
Le Zürcher Sängerknaben et la Zürcher Sing-Akademie brillent par leur homogénéité et leur précision. Les entrées sont impeccables, et les nuances soigneusement respectées. Cependant, leur approche très « propre » manque parfois de l’élan brut et de la force primitive que cette œuvre exige. Le célèbre O Fortuna, bien qu’éloquemment interprété, ne parvient pas à atteindre le frisson ultime que l’on attend dans cette pièce emblématique.
La prise de son, signée Alpha Classics, est d’une clarté exemplaire. La spatialisation permet d’apprécier chaque détail instrumental et vocal, créant une expérience immersive. La balance entre orchestre et chœurs est maîtrisée, bien que certains passages forts auraient pu bénéficier d’un peu plus de relief.
L’interprétation de Paavo Järvi et du Tonhalle-Orchester Zürich propose une vision réfléchie et élégante de Carmina Burana. Si l’orchestre et les chœurs se montrent techniquement irréprochables, l’enregistrement manque parfois d’un souffle épique et d’un engagement émotionnel plus viscéral. Les solistes, particulièrement Alina Wunderlin, apportent une dimension poétique indéniable, mais Max Emanuel Cencic polarise, et Russell Braun reste sage.
Face à la riche discographie de cette œuvre, cet enregistrement trouve sa place pour ceux qui recherchent une lecture subtile et moderne, mais il ne détrônera pas les versions de référence.
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