Brett Dean, Arnold Schoenberg, Gustav Holst - Berliner Philharmoniker - Daniel Harding - 25 Janvier 2025
Brett Dean, Arnold Schoenberg, Gustav Holst - Berliner Philharmoniker - Daniel Harding - 25 Janvier 2025
Brett Dean: Komarov's Fall Visionner l'extrait du concert
Arnold Schoenberg: 5 Pièces pour Orchestre op.16 Visionner l'extrait du concert
Gustav Holst: The Planets Visionner l'extrait du concert
Une odyssée musicale entre modernité et mysticisme
Une odyssée musicale entre modernité et mysticisme
Le 25 janvier 2025, l’Orchestre Philharmonique de Berlin, sous la direction de Daniel Harding, proposait un programme audacieux à la Philharmonie de Berlin, mêlant musique contemporaine, expressionnisme viennois et imagerie cosmique. Brett Dean, Arnold Schoenberg et Gustav Holst figuraient au programme, dans un concert qui a suscité des réactions partagées.
Dès les premières mesures de Komarov’s Fall de Brett Dean, l’atmosphère pesante et dramatique s’est imposée. Harding a su en extraire toute la charge émotionnelle, soulignant avec finesse la tension narrative de l’œuvre. Les textures orchestrales étaient sculptées avec minutie, et l’orchestre a déployé une palette sonore saisissante, rendant hommage à l’astronaute soviétique perdu dans l’immensité. Pourtant, on aurait souhaité davantage de contrastes dynamiques pour accentuer la dramaturgie du morceau.
Avec les Cinq pièces pour orchestre de Schoenberg, l’Orchestre Philharmonique de Berlin a montré son impressionnante maîtrise des timbres et des subtilités structurelles. Harding a adopté une approche analytique, veillant à une lisibilité parfaite de cette œuvre foisonnante. Si cette clarté a permis d’apprécier la complexité de l’écriture, elle a pu, par moments, atténuer la dimension expressive et instinctive de la partition. L’orchestre, d’une précision redoutable, s’est cependant révélé un peu trop sage car on aurait pu attendre une interprétation plus tranchante et contrastée.
Enfin, avec Les Planètes de Holst, le voyage a pris une dimension spectaculaire, bien que l’interprétation n’ait pas toujours atteint l’impact espéré. Mars manquait légèrement de tension dramatique, là où d’autres mouvements, comme Venus, rayonnaient de poésie et de fluidité. Harding a privilégié une approche soignée et détaillée, mettant en valeur l’orchestration somptueuse de Holst. L’orchestre, fidèle à sa réputation, a brillé par la richesse de ses couleurs, notamment dans Jupiter, où l’énergie communicative a captivé. Cependant, Neptune, qui clôt le cycle dans un mystère envoûtant, aurait pu être encore plus éthéré pour véritablement transporter l’auditoire vers l’infini cosmique.
En somme, Daniel Harding a offert une lecture raffinée et intelligemment construite de ce programme ambitieux. Si la rigueur analytique et la maîtrise technique ont été indéniables, certains moments auraient gagné en intensité dramatique et en audace expressive. Une soirée marquée par l’élégance, mais qui laissait entrevoir un potentiel encore plus saisissant.
Note : 4/5
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