Beethoven - Missa Solemnis - Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer
Beethoven - Missa Solemnis - Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer
Une interprétation originale et techniquement solide, mais qui manque par moments de souffle transcendant.
Alpha Classics ALPHA1111
Note finale : 3,5/5
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La Missa solemnis de Beethoven est l’un des monuments les plus exigeants du répertoire sacré, une œuvre qui transcende la simple liturgie pour atteindre une quête spirituelle universelle. Dans cet enregistrement, Jérémie Rhorer et Le Cercle de l’Harmonie s’aventurent dans cet édifice sonore avec une vision audacieuse, portée par des instruments d’époque, un chœur d’une rigueur impressionnante et un quatuor vocal de qualité. Mais cette interprétation trouve-t-elle sa place parmi les lectures de référence ?
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La Missa solemnis de Beethoven est l’un des monuments les plus exigeants du répertoire sacré, une œuvre qui transcende la simple liturgie pour atteindre une quête spirituelle universelle. Dans cet enregistrement, Jérémie Rhorer et Le Cercle de l’Harmonie s’aventurent dans cet édifice sonore avec une vision audacieuse, portée par des instruments d’époque, un chœur d’une rigueur impressionnante et un quatuor vocal de qualité. Mais cette interprétation trouve-t-elle sa place parmi les lectures de référence ?
Dès les premières mesures du Kyrie, Jérémie Rhorer imprime une direction d’une clarté presque fulgurante, favorisant des tempi rapides et une articulation incisive. Cette approche donne une fraîcheur certaine à l’œuvre et met en lumière des détails souvent éclipsés dans des interprétations plus massives. Toutefois, cette urgence rythmique, si elle séduit par son dynamisme, peut donner une impression de précipitation, réduisant l’impact méditatif que réclame une partition de cette envergure. L’orchestre, Le Cercle de l’Harmonie, impressionne par la transparence de ses textures, bien que quelques passages, notamment dans les cordes et les cuivres, manquent parfois de stabilité.
Le quatuor de solistes réuni ici reflète des qualités variées. Chen Reiss, en soprano, illumine chaque intervention par la pureté de son timbre et une ligne vocale soignée. À ses côtés, Varduhi Abrahamyan apporte une richesse et une profondeur de ton qui captivent, même si son approche semble par moments trop dense pour les exigences de certaines phrases plus légères. Daniel Behle, ténor d’une musicalité irréprochable, montre une belle précision mais peine à projeter dans les grands ensembles. Enfin, Tareq Nazmi, basse solide et expressive, aurait gagné à davantage de puissance dans les moments les plus dramatiques.
Un chœur remarquable
Le chœur de l’Audi Jugendchorakademie est sans conteste l’une des grandes réussites de cet enregistrement. Leur diction impeccable, leur engagement émotionnel et leur maîtrise technique confèrent à chaque moment choral une intensité saisissante. Le Gloria et le Credo sont portés par une énergie vibrante et un équilibre polyphonique remarquable. La jeunesse et la vitalité des chanteurs contribuent à insuffler à l’œuvre une dimension fervente et sincère.
Le choix de s’appuyer sur une interprétation historiquement informée, avec instruments d’époque et effectifs allégés, offre une perspective intéressante, mettant en avant la limpidité et la précision. Toutefois, cette approche semble parfois manquer de profondeur et d’ampleur, en particulier dans le Sanctus, où la grandeur cosmique de la musique peine à se déployer pleinement. Si cette lecture privilégie la clarté et l’intensité, elle peut donner l’impression de perdre la monumentalité intrinsèque de l’œuvre.
Alpha Classics, fidèle à son exigence de qualité, propose une prise de son détaillée qui met en valeur les nuances des timbres et la netteté des voix. Cependant, les passages orchestraux les plus denses auraient gagné à plus de profondeur et de relief pour amplifier l’impact dramatique.
Avec cette Missa solemnis, Jérémie Rhorer propose une vision lumineuse et énergique qui séduira les amateurs d’interprétations vives et historiquement informées. Cependant, cette lecture, parfois trop nerveuse, peine à atteindre les sommets d’intensité spirituelle que l’on peut attendre d’une telle œuvre. Si elle ne rivalise pas totalement avec les interprétations de référence, elle constitue une contribution intéressante, notamment grâce à l’excellence du chœur et à la fraîcheur des intentions.
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