Franz Liszt - Années de pèlerinage - Roger Muraro
Franz Liszt - Années de pèlerinage - Roger Muraro
Avec cet enregistrement, Roger Muraro s’impose comme un interprète de haut vol, offrant une version magistrale des Années de pèlerinage. Bien que sa vision puisse sembler légèrement austère, elle reste un témoignage essentiel de l’immensité de l’œuvre lisztienne. Une réussite pour les mélomanes en quête de profondeur et de rigueur artistique.
Alpha Classics ALPHA1075
Note : 4/5
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Roger Muraro offre ici une interprétation ambitieuse de l'intégralité des Années de pèlerinage de Franz Liszt, une œuvre-phare du répertoire romantique pour piano, qui mêle paysages, introspections et références culturelles.
Dès les premières notes de la 1ère Année, Suisse, Muraro captive par son art de la narration musicale. Les pièces évocatrices comme Orage ou Vallée d’Obermann se déploient avec une maîtrise technique impressionnante, où chaque dynamique et chaque nuance trouvent une place précise. L’approche de Muraro est d’une clarté exemplaire, et les textures évoquent avec justesse la grandeur et la mélancolie des paysages alpins. Son Au bord d’une source brille par son articulation cristalline, tandis que Les cloches de Genève s’éteint dans une résonance presque mystique.
La 2ème Année, Italie met en avant un pianiste à l’écoute des dimensions littéraires et picturales de l’œuvre. Dans les Sonnets de Pétrarque, la profondeur expressive est saisissante, chaque phrase semblant respirer avec l’intensité d’un poème amoureux. La Dante Sonata, pièce de bravoure du cycle, se distingue par sa structure parfaitement équilibrée, oscillant entre puissance dramatique et lyrisme éthéré. Cependant, à trop vouloir intellectualiser ces œuvres, Muraro peut donner une impression de distance dans les passages les plus ardents, manquant parfois de la spontanéité passionnée attendue.
La 3ème Année propose un voyage plus introspectif, où Muraro explore les recoins les plus sombres de l’univers lisztien. Son choix de jouer Angelus ! sur un harmonium apporte une couleur inédite, soulignant la spiritualité de cette pièce. Les morceaux tels que Les jeux d’eau à la Villa d’Este émerveillent par leur fluidité et leur lumière intérieure. Les œuvres plus graves, comme Sunt lacrymae rerum, sont livrées avec une intensité retenue, révélant une souffrance discrète mais palpable.
Entre rigueur et imagination
Si l’interprétation de Muraro impressionne par son souci du détail et sa précision sonore, elle peut diviser par son approche parfois analytique. Certains trouveront qu’il manque un soupçon de folie ou d’abandon romantique pour capturer pleinement l’esprit de Liszt. D’autres salueront au contraire cette lecture réfléchie, fidèle à la richesse de la partition.
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