Brahms – Sonates pour clarinette et piano ∙ Trio pour cor - Geoffroy Couteau (piano), Nicolas Baldeyrou (clarinette), Antoine Dreyfuss (cor), Amaury Coeytaux (violon)

Brahms – Sonates pour clarinette et piano ∙ Trio pour cor
Geoffroy Couteau (piano), Nicolas Baldeyrou (clarinette), Antoine Dreyfuss (cor), Amaury Coeytaux (violon)

Cet enregistrement est une perle pour les amateurs de Brahms et de musique de chambre. Par son intensité émotionnelle, son équilibre interprétatif et la virtuosité discrète mais omniprésente de ses musiciens, il s’inscrit d’ores et déjà comme une référence dans ce répertoire.

La Dolce Volta
Note : 5/5

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La musique de Brahms occupe une place unique dans le cœur des mélomanes, et son répertoire chambriste du dernier style – particulièrement les œuvres dédiées à la clarinette et au cor – exige des interprètes capables de traduire à la fois la profondeur de l’introspection et l’éclat de la lumière automnale qui les imprègne. Dans cet enregistrement captivant, Geoffroy Couteau, Nicolas Baldeyrou, Antoine Dreyfuss, et Amaury Coeytaux relèvent ce défi avec une élégance saisissante et une maîtrise technique impeccable.

La collaboration entre Geoffroy Couteau et Nicolas Baldeyrou dans les Sonates pour clarinette et piano, Op. 120 (nos 1 et 2) est particulièrement remarquable. Dès les premières mesures de la Sonate n°1 en fa mineur, Baldeyrou impose un phrasé naturel et une sonorité d’une rondeur exemplaire, où chaque nuance est ciselée avec une sensibilité rare. Face à lui, Geoffroy Couteau révèle une palette sonore d’une richesse stupéfiante, à mi-chemin entre l’introspection brahmsienne et une énergie pianistique retenue mais intense. Les deux artistes s’écoutent, respirent ensemble et donnent vie à une véritable conversation musicale, empreinte de tendresse et de noblesse.

La Sonate n°2 en mi bémol majeur éclaire un autre visage de Brahms : plus chaleureux, parfois ludique, mais toujours méditatif. Ici, la complicité entre les deux musiciens atteint une alchimie quasi parfaite, particulièrement dans le final Allegro où leur jeu lumineux contraste avec la gravité des mouvements précédents.

Le programme culmine avec le Trio pour cor, violon et piano, Op. 40, une œuvre traversée d’une mélancolie lumineuse. Antoine Dreyfuss y brille par une souplesse et une projection d’une rare musicalité. Son cor naturel s’inscrit dans un équilibre parfait avec le violon d’Amaury Coeytaux, dont la sonorité claire et vibrante illumine le Larghetto, cœur émotionnel de l’œuvre. Geoffroy Couteau, véritable pilier du trio, déploie ici une élégance sobre et un toucher d’une finesse incomparable, apportant profondeur et unité à cet ensemble.

Le Scherzo, vif et enjoué, est interprété avec une énergie communicative, tandis que le final laisse éclater une émotion retenue, presque nostalgique, que les interprètes traduisent avec une sincérité bouleversante.

Enregistré dans une acoustique généreuse mais subtile, cet album reflète non seulement l’excellence technique des interprètes mais aussi une véritable compréhension de l’univers brahmsien. À travers des choix d’interprétation mûrement réfléchis, un soin évident porté à la balance sonore et une passion palpable pour cette musique, ils nous offrent une lecture profonde et inspirée.

Le label La Dolce Volta s’inscrit ici dans sa tradition d’excellence avec une présentation luxueuse et un livret détaillé qui ravira les amateurs d’analyses contextuelles.

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